J’ai mal au sein

Souvent issus d’une mauvaise prise du sein, les petits tracas de l’allaitement peuvent vous faire vivre un cauchemar. N’oubliez pas de bien vous reposer et de vous détendre. Facile à dire, mais rappelez-vous que le stress peut de manière détournée être responsable de ces quelques maux.

N’hésitez pas à consulter au moindre doute, ces problèmes se résolvent assez facilement (on n’a pas dit sans douleur). Notez que la médecine douce peut faire des miracles pour ces pathologies et qu’il ne devrait jamais vous être demandé de mettre fin à l’allaitement.

Candidose mammaire

Ce joli nom cache en fait une saleté : une mycose. Eh oui, on peut en avoir ici aussi. Cerise sur le gâteau, on peut la transmettre à Bébé dont l’intérieur de la bouche se couvre alors de taches blanches. On l’appelle alors muguet.

Si vous avez le sentiment d’avoir le sein transpercé d’aiguilles ou plein de verre pilé, si les tétées sont très douloureuses, il y a des chances que vous soyez infectée par ce champignon très long à déloger.

Solution

La mycose étant sensible au pH, vous pouvez appliquer sur vos mamelons du bicarbonate de soude alimentaire (diluer une cuillère à café dans une tasse d’eau) ou de l’eau de Vichy.

S’il fait chaud et que la nudité ne vous gêne pas, vous pouvez exposer votre poitrine au soleil pendant quelques minutes plusieurs fois par jour.

Si cela ne marche pas, conduisez vos seins ET Bébé chez le médecin. Des crèmes peuvent vous en débarrasser… au bout de plusieurs semaines de traitement. Bien que la douleur parte rapidement, il est primordial de respecter la prescription car, s’il en reste ne serait-ce qu’un chouïa, cette horreur proliférera de plus belle.

Engorgement

Quelle allaitante n’a jamais eu un sein engorgé ? Ce problème est plus souvent rencontré pendant le premier mois d’allaitement mais peut vous tomber dessus n’importe quand si vous n’y prenez garde. Les responsables, en général :

des tétées trop espacées ou inefficaces qui laissent le lait s’accumuler dans votre sein prêt à exploser.

Solution

La recette miracle est de bien vider votre sein. Un tire-lait vous sera peut-être conseillé pour vous soulager, mais mieux vaut l’éviter car il peut aggraver les choses en boostant votre lactation.

De toutes façons, le plus attitré pour cette tâche est Bébé ! Multipliez les tétées et n’hésitez pas à mettre en place ces astuces miracles :

Applications

Une feuille de chou, un cataplasme d’argile verte ou de persil dans le soutien-gorge sont très efficaces. Remplacez-les à chaque tétée !

Varier la température

Entre chaque tétée, rafraîchissez votre sein pour calmer l’inflammation.

Prenez une bonne douche chaude pour vous débarrasser du surplus. Et quand vient l’heure de la tétée, massez vos seins et enrobez-les de chaleur.

Massages

Rien de tel que des massages aréolaires ! Faites des cercles de l’extérieur du sein vers l’aréole.

Vous pouvez assouplir la zone du mamelon pour faciliter la sortie du lait avant la tétée : placez vos doigts autour de l’aréole et pendant une minute appuyez légèrement sur votre mamelon.

Immersion

Une autre technique, appelée “verre tahitien”, consiste à plonger votre sein dans un verre d’eau chaude (sans vous brûler non plus) et à créer un effet ventouse. Le mamelon immergé va doucement libérer son lait sans solliciter le réflexe d’éjection.

Mastite

Elle arrive souvent après un engorgement mal traité. En plus d’être plein comme un œuf, votre sein rougit, chauffe et peut être très douloureux au toucher. Fièvre et courbatures peuvent être au rendez-vous, vous donnant le sentiment d’avoir la grippe.

Solution

Agissez tout de suite en appliquant dans un premier temps les mêmes remèdes que pour l’engorgement.

Choisissez ce sein pour nourrir Bébé, même s’il est douloureux (entretenez la lactation de l’autre avec un tire-lait). Si Bébé fait trop mal, passez au tire-lait.

Le but est de vider jusqu’à la dernière goutte le sein qui présente une inflammation. Optez pour la position de la louve, radicale contre ce mal.

Si rien ne s’améliore dans les 24 heures, contactez un médecin qui s’y connaît en allaitement ou une consultante en lactation. Un traitement médicamenteux vous sera alors prescrit. Ne prenez pas la mastite à la légère, elle peut donner naissance à des abcès.

Crevasse

C’est fou comme cette petite plaie peut être douloureuse ! Elle arrive pour de multiples raisons : Bébé a un frein de langue, un torticolis ou n’arrive pas à bien prendre votre mamelon… Il faut garder en tête que la crevasse n’est pas là pour le plaisir de vous enquiquiner et que tant que le problème ne sera pas réglé, elle reviendra ou pourra empirer.

Solution

Sacrément coton de faire cicatriser une crevasse, car la croûte qui couvre la plaie est arrachée à chaque tétée. Aïe ! Il faut donc passer par une cicatrisation humide. Cette technique évite l’apparition d’une croûte sèche et laisse votre mamelon se réparer en douceur.

Il existe beaucoup de crèmes pour soulager un mamelon abîmé. Lisez bien leur notice car certaines n’étant pas compatibles avec Bébé, il faudra laver votre sein avant de le faire téter. Pas très pratique, sans compter les lavages à répétition qui peuvent aggraver la crevasse !

Il est possible aussi de passer par des composants naturels comme la lanoline (à utiliser avec prudence car c’est un allergène) ou le miel stérile (à acheter en boutiques spécialisées).

Vous pouvez aussi faire un pansement de lait. Entendons-nous bien, nous ne parlons pas du lait de la biquette du coin mais bien du VÔTRE. Anti-infectieux et doté de pouvoirs régénérants, gratuit et toujours sous la main, c’est le remède miracle.

Préparation

Après vous être lavé les mains, imbibez une compresse stérile de votre lait.

Application

Posée sur votre sein, couvrez-la d’un film alimentaire et rangez le tout dans le soutif.

Renouvellement

Changez l’ensemble à chaque tétée ou toutes les 4 heures.

Entretien

Lorsque la crevasse est cicatrisée, et durant quelques jours encore, versez quelques gouttes de lait sur votre mamelon en fin de tétée et laissez-le sécher avant de vous rhabiller.

REF (Réflexe d’éjection trop Fort)

Bébé a à peine commencé à téter que le réflexe d’éjection se lance. Si cela s’apparente à un charmant petit jet de lait chez le commun des mortelles, votre sein en a décidé autrement et s’est tourné vers l’option geyser. Bébé en prend plein le gosier et tousse. D’autres phénomènes peuvent vous mettre la puce à l’oreille : les tétées sont courtes, agitées, très rapprochées ; Bébé s’énerve, ne cesse d’uriner ou a des selles vertes ; vous enchaînez les engorgements… Le REF est peut-être derrière ça.

Avant toute chose, rappelons qu’il est normal d’avoir un réflexe d’éjection et que voir un jet de lait sortir de votre mamelon est rassurant : tout fonctionne bien !

Solution

Sans titiller votre mamelon, désengorgez votre sein avant la tétée et recommencez dès que Bébé vous repousse ou s’étouffe.

Quand vous sentez le réflexe d’éjection arriver, retirez votre sein de sa bouche pour lui éviter de recevoir de gros jets de lait au fond de la gorge.

Profitez de la gravité ! Mettez-vous en position BN et placez Bébé sur votre ventre, au-dessus de votre sein : la pression du jet sera moins forte. Allaiter à la verticale marche bien aussi et n’hésitez pas à sortir l’écharpe de portage pour donner les tétées. Si vous êtes épuisée, optez pour la position allongée.

Il est important de voir avec une consultante en lactation si Bébé n’a pas un problème de tensions dans la mâchoire qui pourrait être à l’origine de son comportement au sein et de ses difficultés à téter.